Par Guy Bertrand
Anvers – Montréal pourrait-elle accueillir le Concours du meilleur sommelier du monde en 2022?
L’idée est séduisante et elle circule depuis un certain temps dans le milieu vinicole québécois. Elle a certes capté l’attention du président de l’Association canadienne de sommellerie, Mark DeWolf. Pour Monsieur DeWolf, cependant, une coorganisation avec une ville américaine serait plus envisageable, notamment parce que l’Association de la sommellerie internationale voudrait bien voir les États-Unis joindre son organisme.
« Nous sommes toujours en faveur de travailler avec nos amis du sud de la frontière, dit Monsieur DeWolf. Nous cherchons toujours à créer un esprit de collaboration dans la promotion de la communauté sommellière de chaque côté de la frontière. »
Rêve ou projet?
Quand on lui demande ce que ça prendrait pour faire passer l’idée de rêve à projet, le président offre une réponse sibylline. « Je ne pense pas qu’il faut parler d’un rêve. Quand vous réussissez à réunir de bonnes personnes autour d’une même vision, le projet est pratiquement déjà sur la table. »
« Les gens de notre communauté peuvent commencer à monter le dossier. Je comprends que ça puisse être conçu comme un rêve, mais je pense que chaque rêve est réalisable si on a la bonne équipe en place. »

Selon des sources proches du dossier, l’idée qui circule présentement verrait le championnat commencer à New York avant de se transporter à Montréal, pour la finale, ce que Monsieur DeWolf ne veut pas confirmer.
« C’est la première fois que j’entends parler de cette rumeur, nous a confié le président de l’Association de la sommellerie internationale, Andrés Rosberg. »
« Si le Canada et les États-Unis s’entendent pour présenter un projet, ce serait une nouvelle fantastique. »

Concours de meilleur sommelier du monde 2019, lundi.
Lors du point de presse marquant l’ouverture du Concours du meilleur sommelier du monde, lundi, Monsieur Rosberg a bien appuyé sur le fait que l’une de ses priorités était d’intégrer les sommeliers américains à son association. Cela ne veut toutefois pas dire que le projet passerait comme une lettre à la poste. « Les deux parties doivent d’abord monter un projet crédible et démontrer à l’ASI que l’organisation sera solide et bien financée. Et il faudra qu’ils battent les autres candidatures lors de l’Assemblée générale de l’association. Chaque pays a une voix et celui qui obtient la majorité l’emporte. »
Le vice-président de la division québécoise de l’ACSP, Daniel Carreau, croit que la venue d’un événement de ce calibre serait positif pour les producteurs de vin canadiens, moins pour ceux du Québec. « L’industrie vinicole québécoise est encore trop jeune, croit-il. Pour la péninsule de Niagara et la vallée de l’Okanagan, ce pourrait être un tremplin extraordinaire. »