Couple dans la vie, rivaux en compétition

Iulia et Bruno Scavo sont des grands noms de la sommellerie internationale. Elle accumule les podiums sur les grandes compétitions depuis cinq ans alors que lui se concentrait surtout comme juge de concours jusqu’à tout récemment. 

Tout ça a changé l’automne dernier quand le couple a décidé de paticiper ensemble au Concours du meilleur sommelier du monde à Anvers. Bruno qui servait de préparateur pour Iulia est un peu devenu l’élève. « C’est très bien parce que ça m’a motivé dit la candidate. Je pense que ça m’a donné un peu plus d’élan. J’ai introduit mon mari dans ce monde qu’il connaissait il y a un petit moment. Donc, il est entré à nouveau dans la compétition. Entre-temps, y a de nouvelles choses qui se sont passées au niveau mondial, au niveau des appellations, donc pour moi, c’était un peu mon rôle de le mentorer entre guillemets et aussi de me motiver à réviser.

Une préparation difficile

Cela dit, la préparation a été difficile dans le cas de l’ancien juge. « J’ai accepté une nouvelle position qui m’a apporté beaucoup plus de travail, entre dix et quinze heures de plus par semaine. Ça été dur de me libérer et parfois Iulia me mettait de la pression et ça me mettait un peu de stress parce que j’arrivais pas à mettre ça bien en place. J’avais prévu de m’arrêter trois mois au travail, une partie sans solde et une partie sur mes congés, et finalement avec cette nouvelle position, j’ai pu m’arrêter seulement un mois, donc ma préparation… Je me suis même demandé si j’avais bien fait d’accepter ce nouveau rôle dans mon travail.»

Contrainte de temps aussi pour sa conjointe: « Je suis maman de deux enfants, donc il ya toujours des imprévus. J’ai aussi obtenu ma qualification l’automne dernier, alors c’est toujours une préparation assez courte pour moi, c’est-à-dire trois ou quatre mois pour réviser la théorie. Cette année, on a dégusté un peu plus parce que je suis aussi impliquée dans un projet WSET level 4 diploma, ce qui m’a permis de suivre un peu les deux buts en même temps et de déguster dans un double but. »

L’expérience de Somm360

Le couple sommelier a cependant pu profiter d’une aide appréciable en participant au Somm360 de Montréal, l’automne dernier. « Ça été un moment vraiment magique, nous dit Bruno. Ce mélange de masterclass qu’on a eu pendant trois jours et quelques événements comme le yoga le matin, la masterclass sur le vin allemand, la conférence sur la minéralité qui était très intéressante pour démystifier un peu ce terme qui est utilisé n’importe comment, et, en même temps, ça m’a donné un coup de stress parce que j’ai vu qu’il fallait améliorer mon niveau (rires). C’était vraiment une mise en concours, on a fait des exercices pour s’améliorer et c’était vraiment très intéressant.

Lors de ce boot camp montréalais, la Roumaine d’origine a retenu l’attention de plusieurs personnes, dont le créateur d’harmonies François Chartier qui la voyait comme une sérieuse prétendante au titre mondial. Elle en sera à une troisième présence au meilleur sommelier du monde, une expérience qui lui profitera assurément. « Ça peut m’aider parce que la préparation est toujours courte au niveau de la théorie. Il s’agit de revenir sur les acquis et de me remetre à jour. En même temps, ça rajoute beaucoup de pression, ce que je n’avais pas au début. C’est sûr qu’il y a dix ans, quand je me suis lancée dans la compétition, j’étais personne, juste un nom sur une liste sans aucun acquis ou titre. (…) Là c’est différent on arrive avec des résulats, c’est le cas de plusieurs d’entre nous, et il y a une pression qui se forme. C’est à la fois un atout et un désavantage. »

L’importance de maîtriser plusieurs langues

Un autre avantage est de pouvoir maîtriser plusieurs langues. « Le français et l’anglais, je les connais depuis que je suis petite. Entre 6 et 7 ans, j’ai acquis de bonnes connaissances dans les deux langues. Je suis venue en France en 1991 et j’ai vécu un peu plus d’un an en région parisienne. (…) Je me considère plus ou moins bilingue dans les deux langues. Je réfléchis dans les deux langues, je rêve dans les deux langues et c’est un choix personnel d’avoir fait la compéttion dans les deux langues. C’est chouette d’avoir fait deux finales européennes, dans deux langues différentes, avec le même résultat finalement (3e). »

Et Bruno, cette expérience de jury international, c’est un avantage?

« Ah je ne sais pas, hein? Est-ce que l’entraîneur d’une équipe de football est meilleur que ses footballeurs? Je ne pense pas… » (Rires) 

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