L’histoire d’un explorateur vinicole toujours à la recherche de nouvelles saveurs et de nouveaux défis.
Par Guy Bertrand
Je ne peux pas vous dire où se trouve Anibal Coutinho à l’heure actuelle, mais je peux vous dire sur quoi il travaille: Faire du bon vin!
Bien qu’il ait toujours aimé les produits de la vigne, Anibal ne se dirigeait pas vers une carrière dans l’univers vinicole. En fait, Il a pratiqué le métier d’ingénieur civil avant de prendre le virage qui l’a fait passer dans une autre dimension.
« J’ai toujours apprécié le vin. Pendant mes études universitaires, alors que les autres préféraient la bière, le vin était ma boisson de prédilection », se rappelle l’œnologue.
« Après avoir passé dix ans en génie civil, j’ai demandé à ma conjointe si elle était d’accord pour changer de vie et elle a accepté. »
UNE PREMIÈRE CHANCE
Notre homme retourne alors sur les bancs d’université, à Lisbonne, où il obtiendra ultimement son doctorat en génie alimentaire. À force de travail et de passion, il obtient une première chance de se faire valoir lors d’un voyage en Afrique du Sud.
« Un vigneron (Swartland Winery) près de Cape Town à trouvé intéressant de faire des cuvées avec un œnologue étranger. J’ai fait un pinotage et un chenin blanc et c’est devenu le commencement de mon projet personnel qui s’appelle Astronaut. L’Astronaut c’est l’œnologue chanceux qui fait du vin dans toutes les régions au Portugal et même à l’étranger. »
Et c’est aussi le nom d’une de ses gammes de vins.
L’amoureux de la vigne a depuis développé bien d’autres projets avec des vignobles de son pays, mais aussi en France et en Allemagne. « Je découvre des cépages et j’essaie de partager mes expériences, dit-il modestement. Je cherche toujours à produire des vins qui offrent de bons rapports qualité-prix. »
UN VIN SPORTIF
Sa réputation lui a aussi permis de travailler sur un projet qui lui a fait particulièrement plaisir. La Fédération portugaise de football l’a approché pour produire une cuvée en commémoration du championnat d’Europe obtenu par la bande de Cristiano Ronaldo, en 2016.
« Ils m’ont commandé un vin rouge qui s’appelle le 10 juillet parce que c’est le jour où on a enlevé le titre en battant l’équipe de France, à Paris! »
Mais sa plus grande réussite, il l’a accomplie en travaillant sur son lopin de terre dans la région de Sintra, au nord de Lisbonne. « J’y ai fait une petite cuvée qui s’appelle cachette (Escondido) parce que ça vient de mon domaine familial où je ne reçois personne. C’est mon chez-moi. Et le quotidien Publico, de Lisbonne, lui a accordé le titre de meilleur vin rouge du pays. »
GRAND VOYAGEUR AVEC UN FAIBLE POUR…
Vous l’avez compris, notre homme voyage beaucoup et le Québec est une de ses destinations de prédilection. « Je reste avec des copains français ici qui sont aussi œnologues et qui donnent des conseils (Jérémie d’Hauteville et Richard Bastien de R&J Oenology). (…) C’est le seul marché extérieur que je fais. Mes gammes de vins Astronaut et Escondido, je ne les vends qu’au Québec et au Portugal. »
Une seule de ces bouteilles est disponible à la SAQ, soit le Astronauta Arinto Vinho Verde 2017 au doux prix de 17,85$. Mais puisque notre monopole d’état est souvent en arrêt de travail ces jours-ci et que le Polyblogue et ses lecteurs ne franchissent pas les lignes de piquetage, je vous mentionne que vous pouvez aussi commander les produits du sympathique œnologue en importation privée, via l’agence Benedictus.
Sur quelle planète les prochains projets de notre astronaute l’amèneront-ils? Pourquoi pas chez-nous? « C’est vrai que je viens quand même ici quatre fois par année alors si un vigneron québécois veut travailler avec un œnologue portugais, je suis disponible! »
Je ne prétends pas être un œnologue ou un expert de la chose vinicole. Je suis un amateur, passionné, mais amateur tout de même. Donc, dans cette chronique, je vous présenterai les vins que Madame ma conjointe et moi-même aurons apprécié – toujours dans une brochette de prix qui tourne autour des 20$ et disponibles à la SAQ – avec quelques notes sur les producteurs. Ne cherchez pas de cote d’appréciation. Si le vin est ici, c’est que nous l’avons aimé. Aussi simple que ça!