Fait-il bon vivre à Montréal ? Est-ce mieux à Toronto, Paris, New York ou Le Caire?
Par Guy Bertrand
« Vivre en ce pays, c’est comme vivre aux États-Unis… » écrivait l’auteur-compositeur Pierre Calvé dans une chanson popularisée par Robert Charlebois.
Eh bien, une chance, non! C’est du moins ce qu’indique la dernière étude du Economist Intelligence Unit, compagnie sœur du réputé hebdomadaire britannique The Economist.
Dans son dernier Global Liveability Index (GLI), le groupe de recherche et d’analyse accorde à Vienne la plus belle expérience de vie parmi 140 villes répertoriées à travers le monde. La capitale de l’Autriche décroche la palme pour une deuxième année de suite après avoir détrôné Melbourne qui, elle, avait conservé cette première place pendant sept ans (2011-2017), un record.

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Remarquez, ça n’enlève rien au pays des kangourous. Premièrement l’écart dans le pointage des deux villes est minime (0,7 point sur 100), et les habitants du Down Under comptent quand même deux autres villes dans le top 10, soit Sydney (3e) et Adelaïde (10e).
Ne cherchez pas les grandes villes américaines ou européennes en haut du classement. Paris (25e), Londres (48e), Los Angeles (51e), Rome (54e) ou New York (58e) traînent toutes de la patte.
Oh Canada!
Un seul autre pays compte trois villes parmi les dix premières. Lequel? Jean Chrétien vous le donnerait en mille. Il s’agit bien sûr du « plus meilleur pays au monde », le Canada!
Sur le classement GLI de 2019, les trois villes ou la qualité de vie est la meilleure au Canada sont dans l’ordre (roulement de tambour):
Calgary, Vancouver et Toronto, respectivement cinquième, sixième et septième à l’échelle globale!

Calgary??
Bon, respirons un peu. Vous vous demandez sans doute ou figure Montréal? La ville de Madame Plante est 20e sur la planète, quatrième au niveau du pays. Ce qui nous amène à poser la question: comment diable évalue-t-on les villes?
L’évaluation
L’Economist Intelligence Unit dit analyser 30 facteurs tant qualitatifs que quantitatifs regroupés sous cinq grandes catégories: stabilité, soins de santé, éducation, infrastructure et finalement culture et environnement.
Par exemple, sous la rubrique infrastructure qui compte pour 20% de la note globale, on étudiera les composantes suivantes :
- Réseau routier
- Transport en commun
- Liaisons internationales
- Disponibilité d’habitations de bonne qualité
- Approvisionnement en énergie
- Approvisionnement en eau
- Réseau de télécommunications
Les hauts et les bas de Montréal
Alors comment, Montréal se distingue-t-elle des autres villes canadiennes?

Commençons par souligner que la note globale de la métropole québécoise est de 94,8 sur 100, ce qui représente la même note qu’il y a cinq ans alors qu’elle était classée 16e. L’analyste principal du Economist Intelligence Unit, Steven Leslie, nous explique: « Ce qui arrive c’est que Montréal est demeurée stable mais que d’autres villes ont amélioré leur score. (…) La ville est notée 93 au chapitre de l’infrastructure où elle a perdu des point au niveau du réseau routier et des liaisons internationales. Sa plus grosse perte est cependant dans la catégorie culture/environnement principalement en raison du froid hivernal. »
Il faut dire que le classement est extrêmement serré. À la 20e place, Montréal n’accuse quand même qu’un retard minuscule de 2,8 points sur Calgary en cinquième place. Difficile de jouer avec nos hivers, mais on peut croire que l’arrivée du REM, l’amélioration de l’offre de transport en commun ou que la fin des travaux de l’échangeur Turcot contribueraient à améliorer cette note. Un autre facteur pourrait jouer selon monsieur Leslie: « (Montréal) obtient un 95 au niveau de la stabilité en raison d’un léger démérite relié à la petite délinquance (…) Un effort en ce sens pourrait contribuer à une meilleure note. »
Il reste qu’elle est mieux classée que n’importe quelle autre ville d’Amérique du Nord et qu’elle obtient des notes parfaites pour les soins de santé et l’éducation. Honolulu est la ville ou la qualité de vie est la meilleure aux États-Unis avec une 22e position sur l’indice, suivie d’Atlanta (33e) et Pittsburgh (34e).
Calgary : championne en infrastructure et stabilité

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Et on peut dire ce qu’on veut des infrastructures, mais la note de Montréal à ce niveau est quand même plus haute que celle de Toronto, par près de trois points. C’est aussi là que Calgary se distingue avec une note parfaite de 100, la seule ville continentale des deux Amériques à atteindre ce plateau. Le site des JO d’hiver de 1988 est aussi parfaite dans la catégorie « stabilité » qui se trouve, par contre, à être le talon d’Achille de Paris, en raison des gilets jaunes, et de la plupart des grandes villes occidentales, conséquence d’un taux de criminalité élevé ou d’un risque de potentielle attaque terroriste.
Soulignons enfin que la note globale de Montréal (94,8) est quand même supérieure à la moyenne nord-américaine et bien au-delà de la moyenne mondiale (76,5).
Quand on se compare…