On brise la glace!

Une première journée de compétition satisfaisante pour les candidats canadiens au Concours mondial de la sommellerie.

Par Guy Bertrand

« Je pense que ça s’est bien passé. On va voir demain, si ça c’est vraiment bien passé. » Pier-Alexis Soulière a le sourire à sa sortie de la première journée de compétition à Anvers.

J’écris une journée, mais il s’agit plus d’un avant-midi où les sommeliers devaient d’abord déguster à l’aveugle un vin blanc et un vin rouge pour ensuite noter leurs observations par écrit – lisiblement précise le président – en 15 minutes. Une contrainte de temps plus courte que par le passé note le Français David Biraud, à sa quatrième présence sur la scène mondiale. « C’est 7 minutes et demi par vin. À l’écrit, faut pas traîner! » Sinon, le détenteur de deux podiums à ce concours n’a pas vu de surprises, un sentiment repris par les Québécois. « Personnellement, je me sens bien avec ce qui s’est passé, déclare Carl Villeneuve-Lepage. Après ça, on jette ça dans la nature et on espère que ce soit bien. » 

Les candidats devaient aussi identifier trois spiritueux en trois minutes ce qui n’a pas semblé causer de problème.

Pier-Alexis Soulière prend la pause pour un photographe de l’ASI.

Le redouté examen théorique

On suivait avec le fameux examen théorique. Fameux, parce qu’il est réputé être extrêmement difficile, voir impossible à bien réussir. « Le questionnaire, je ne connais personne qui peut répondre à tout, de toutes façons », souligne Monsieur Biraud. 

« Dans le questionnaire, le pire qui peut arriver c’est que tu connaisses la réponse mais que tu ne puisses pas la retrouver dans ta mémoire nous dit Pier-Alexis. Je ne peux pas dire que ça m’est arrivé, à part pour une question sur le Canada. C’est sûr qu’il y a des choses que t’as aucune idée c’est quoi, mais y a d’autres choses dont j’avais les réponses.»

Même son de cloche du côté de Carl: « C’était assez corsé mais je suis assez content du pourcentage de questions pour lesquelles je sais avoir de bonnes réponses. Après, c’est pas évident d’imaginer que j’ai tout l’examen en poche, mais je suis confortable. »

Carl Villeneuve-Lepage en conversation avec le président de l’Association canadienne de sommellerie, Mark DeWolf, le vice-président du chapitre québécois, Daniel Carreau et Véronique Rivest, de dos.

Quelques exemples de questions assez corsées du test? 

« Des trucs sur les bières que je ne connais pas tous, des domaines que je ne connais pas, des régions viticoles dont je n’ai jamais entendu parler », dit Carl.

Pier-Alexis mentionne: « deux noms latins de champignons qui causeraient une maladie de la vigne qui s’appelle dead arm disease. »

Et pour David Biraud: « La Chine. Il y avait une quinzaine de propriétés chinoises qu’il fallait situer dans leurs provinces. »

Bref, comme le disent les cousins, c’est pas de la tarte!

Les demi-finalistes connus mardi

Les 66 candidats de ce XVIe Concours du meilleur sommelier du monde.

Les aspirants aux demi-finales auront leurs résultats demain, lors de la deuxième et dernière journée du tour préliminaire. On annoncera l’identité des demi-finalistes à 20 h, heure locale, soit 15 h, heure du Québec. 

En attendant? « Relaxer, assister au masterclass (avec Gérard Bertrand), tisane, un peu de révision, se coucher tôt et prêt pour le service de demain », répond Carl.

Pier-Alexis conclut:  « Une étape à la fois. J’ai hâte de voir la suite! » 

Au travers des bouteilles…

Médaillé de bronze au concours de 2010 et d’argent en 2016, il ne reste qu’un échelon à gravir pour le Français David Biraud. Quelles sont ses attentes? « Mon attente, c’est vis à vis de moi-même, c’est donner le meilleur de moi-même et puis satisfaire les juges pour qu’ils me donnent des points. (Rires) Et puis après, on verra.

Le calme d’un vétéran. David Biraud avant le concours, lundi matin.


Mécontentement chez les invités

Les gens qui accompagnent les candidats sont plutôt déçus du déroulement des choses à Anvers, parce qu’ils ne pourront pas assister à la demi-finale même s’ils ont payé le gros prix pour être du concours. 

En entrevue, le président de l’Association de la sommellerie internationale, Andrés Rosberg, m’explique que le règlement a été modifié par le comité technique de l’ASI, en janvier, en raison de ce qui s’est passé au Concours du meilleur sommelier d’Asie-Océanie, l’automne dernier, à Kyoto. « Lorsque nous avons ouvert les demi-finales au public en 2013, il n’y avait presque pas de journalistes. Les choses ont rapidement changé. À Kyoto, il y avait tellement de gens dans la salle que les candidats étaient dérangés et ne pouvaient pas s’exprimer à la hauteur de leur talent.(…) Je sais que des gens sont déçus, notamment au Canada, mais il était indiqué dans le programme des invités que cette activité ne leur était pas accessible. Je comprends cependant le malentendu causé par cette situation et j’en suis désolé.»

Le président de l’ASI, Andrés Rosberg, lors de l’ouverture du concours, lundi matin.

Monsieur Rosberg étudie la possibilité de faire une diffusion en direct des demi-finales lors des prochains concours. L’Argentin tient à ce que la progression de la popularité des activités de l’ASI se poursuive et il mise beaucoup sur la communication et les médias sociaux pour y parvenir.

Cela dit, les sommeliers auront le droit d’avoir un accompagnateur dans la salle lors des demi-finales et Polyblogue va travailler pour essayer de vous offrir une diffusion en direct. (À suivre)

Combien de sommeliers?

Combien y a-t-il de sommeliers sur la planète? On a pas de chiffre officiel mais Monsieur Rosberg parle de 35 à 40 mille. Il dit travailler fort avec les associations nationales pour établir une façon d’obtenir un portrait plus précis de la situation.

Le candidat colombien d’Ormstown

Andrés Villegas-Green en conversation avec Carl Villeneuve-Lepage, dimanche.

Si vous avez déjà passé par le Kaizen sushi bar & grill de Montréal, entre 2010 et 2012, vous y avez peut-être rencontré le candidat colombien, Andrés Villegas-Green. Né à Orsmtown, au Québec, Andrés a passé par la cuisine du réputé Antonio Park avant de s’exiler en Colombie pour y créer sa propre compagnie d’importation et de distribution de vin, KAVA.

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