Par Guy Bertrand
L’auteure britannique à succès J.K. Rowling – pour ceux qui reviennent d’un voyage sur Uranus, c’est l’auteure de la série Harry Potter qui lui a rapporté quelques sous depuis 20 ans – je disais donc que cette dame a causé un petit émoi dans l’univers des gazouillis en s’en prenant au caricaturiste australien Mark Knight, du Herald Sun, l’accusant de racisme et de sexisme à la suite de la publication de ceci…

Hum!
Revenons à la base un instant si vous le voulez bien. Ouvrons notre dictionnaire Larousse et regardons à la lettre C.
Caricature
Nom féminin
(italien caricatura, de caricare, charger)
Représentation grotesque, en dessin, en peinture, etc. obtenue par l’exagération et la déformation des traits caractéristiques du visage ou des proportions du corps. dans une intention satirique.
Maintenant, regardons à nouveau le dessin. Ça me semble effectivement être une caricature, qui plus est, assez représentative de ce que j’ai vu sur ma télé samedi, et ma foi assez amusante.
LES FAITS
Serena Williams a carrément perdu le nord au cours de ce match de finale des Internationaux des États-Unis face à la malheureuse championne japonaise Naomi Osaka. On peut bien invoquer toutes les histoires possibles et impossibles de la planète, le fait est que Madame Williams méritait clairement toutes les sanctions imposées par l’arbitre au cours de ce deuxième set fatidique.
Je ne vous demande pas de me croire sur parole, lisez plutôt ces excellents textes de la grande championne Martina Navratilova ou de la meilleure analyste de tennis au Québec, Hélène Pelletier.
Ces deux dames évoquent méthodiquement le déroulement des événements tout en démontrant clairement que l’arbitre Carlos Ramos n’a fait que son travail, au cours du match. Il avait raison de servir un avertissement lorsqu’il a surpris l’entraîneur de Williams, Patrick Mouratoglou, à lui prodiguer des conseils de son siège dans les gradins (ce que Mouratoglou a lui-même reconnu); il était obligé, par règlement, de retirer un point à l’Américaine lorsqu’elle a brisé sa raquette; et enfin, la longue tirade de la joueuse alors qu’elle traite injustement l’arbitre de voleur, lui a valu cette troisième pénalité et un jeu.
DANS LA LIGNÉE DES McENROE, CONNORS ET KYRGIOS

Comme John McEnroe, Jimmy Connors ou plus récemment Nick Kyrgios, elle a montré le plus mauvais visage d’un athlète passionné et a aussi sans doute perdu l’estime de plusieurs amateurs en gâchant ce qui aurait dû être un moment magnifique dans la jeune carrière de son adversaire.
Pour citer Madame Navratilova:
« Personne ne devrait avoir un tel comportement sur le court. Au cours de ma carrière, il m’est arrivé à plusieurs reprises de vouloir briser ma raquette en mille morceaux. Je pensais alors aux enfants qui regardaient, je serrais les dents et je me retenais. »
Que Serena Williams soit caricaturée à la suite de cette sortie hystérique était prévisible et parfaitement dans l’ordre des choses. D’ailleurs, Kyrgios avait lui-même été la cible du même caricaturiste quelques jours plus tôt, lors de cet autre épisode tragico-comique qui a vu un arbitre essayer de le remettre sur le droit chemin.

Nul doute que madame Rowling est une grande fan de Serena Williams et que cette défaite l’a heurtée dans son affection pour ce qui demeure une grande championne. J’imagine que sa sortie était en proportion de son admiration envers son idole.
Cela dit, il est possible que:
- Les joueuses de tennis professionnelles n’aient pas un traitement égal à ceux de leurs contemporains masculins en ce qui a trait aux sanctions imposées en cours de match, ce que semble confirmer la présidente de l’Association américaine de tennis, Katrina Adams. En cela, tant mieux si la sortie de Serena Williams peut contribuer à corriger une situation malheureuse.
- Je peux comprendre aussi une sensibilité à fleur de peau chez les Afro-américains quand on considère le climat de tension raciale qui règne au sud de la frontière. Mais quand je vois des gens comparer cette caricature à des dessins qui datent du début du XIXe siècle, je me dis qu’on commence à manquer légèrement de contexte.
- Enfin, je constate aussi que la presse australienne (à plus forte raison quand on parle d’un journal propriété de Ruport Murdoch) a peut-être un petit examen de conscience à faire, du moins, si je me fie à la journaliste Rachel Withers, elle-même originaire du pays des kangourous.
Ça ne change, à mon humble avis, absolument rien. Serena Williams est un personnage public qui a pété les plombs à un bien mauvais moment, faisant ombrage, du même coup, au brio de la jeune Osaka. De ce fait, elle doit s’attendre à être critiquée que ce soit par des papiers d’opinion ou des caricatures. D’ailleurs, sauf erreur, elle-même n’a pas réagi à cette caricature.
Arrêtons, de grâce, de tout ramener à une question de race ou de sexe. C’était un bête incident regrettable qui a dégénéré et un dessin qui en riait. Point final.
Serena Williams a tout d’une grande championne qui, comme le souligne Madame Pelletier, a cette fois quitté New York « par la petite porte. » La bonne nouvelle est qu’elle a la capacité et la passion pour retrouver la grande.
« … la meilleure analyste de tennis au Québec, Hélène Pelletier » … Tu pousse fort Guy.
Si au moins elle avait la décence de se taire pendant les jeux, elle marquerait quelques points, j’ai suivi des matchs ailleurs et les commentateurs ne parlent pratiquement jamais pendant les jeux.
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Je ne parle pas de son style d’animation qui personnellement ne me dérange pas, au contraire. À mon opinion, Hélène demeure la personne, au Québec, la mieux branchée et la plus informée sur tout ce qui touche au tennis.
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