Lendemain de veille…

Par Guy Bertrand

J’avais oublié ça! Ce sentiment de vide qui nous habite après une couverture particulièrement prenante… Après la satisfaction d’avoir passé au travers. Ce petit passage au néant, où on remet tout en question, la pertinence de ce que l’on dit, ou écrit, l’impact ou l’indifférence provoquée, la recherche de la prochaine destination.

J’ai vécu ce dernier Tour de France un peu par hasard. Au début, je n’avais l’intention que de parler de l’histoire du contrôle hors-norme de Chris Froome puis l’idée m’est venue de produire un pré-papier sur la compétition et ensuite un texte sur ces Québécois qui ont complété cette prestigieuse et ardue compétition.

Puis, l’offre généreuse de François Parisien de commenter chaque étape du Tour m’a jeté carrément dans le bain. Quand on commence un blogue, c’est le genre d’occasion sur laquelle on saute à pieds joints, sans réfléchir.

Pendant 23 jours, j’ai regardé, lu, écouté, roulé (figurativement) avec le peloton, souffert avec les coureurs (toujours figurativement), et tenté de décoder le langage si coloré de ce sport tout aussi particulier : Frotter dans le peloton, le coup de bordure, amener le train, exploser, sucer la roue, boucher le trou, piocher… Moi qui lisais religieusement Pierre Foglia à l’époque où il couvrait la Grande Boucle pour La Presse, moi qui écoutait tout aussi religieusement le chroniqueur Louis Bertrand lorsqu’il nous livrait ses lumières à Sports 30, je me suis rendu compte que j’avais été un bien piètre élève… ou que ma mémoire est un peu défaillante.

Bref, quel plaisir ce fut de vivre ce 105e Tour de France. Malgré mon intérêt, je n’avais jamais réalisé à quel point ces athlètes sont phénoménaux. Les regarder se relever après une lourde chute pour mieux repartir lors de la dantesque neuvième étape sur les pavés; les voir attaquer sur des cols mythiques, sur des pentes aux pourcentages inhumains, à une vitesse moyenne que je peine à atteindre sur le plat; les voir recoller le peloton après avoir explosé pour mieux lancer une nouvelle attaque; les voir souffrir pour entrer dans les délais et pouvoir vivre une autre journée; les voir sourire, enfin, vivre l’extase de la victoire après d’aussi valeureux efforts. Voilà l’essence du sport, du dépassement de soi.

J’ai aujourd’hui l’impression de connaître beaucoup mieux cet extraordinaire univers ce qui me permet de le comprendre et surtout de l’apprécier davantage.

Je dois tout ça à mes généreux collaborateurs.

Merci à François Parisien d’avoir lancé l’idée du projet, merci à Sébastien Boucher d’avoir pris la relève lorsque François est allé danser avec les grizzlis dans les Rocheuses, merci à David Veilleux d’avoir accepté de revivre son Tour de 2013, merci à Antoine Duchesne d’avoir partagé ses souvenirs de 2016, et merci à son coloc et ami Hugo Houle d’avoir interrompu ses vacances pour me parler de ses aspirations. À ces deux derniers, je vous souhaite la grâce de pouvoir jouer les frères ennemis sur le Tour de 2019.

Et enfin, un grand merci à mon encyclopédie personnelle du cyclisme, Louis Bertrand, et à madame Christiane Ayotte, directrice du laboratoire de contrôle du dopage de l’INRS, pour sa grande patience et ses lumineuses explications dans le dossier Froome.

À vous tous, j’espère que mes écrits ont été à la hauteur de vos connaissances et de votre générosité.

Guy

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