Pour la durée du Tour de France, l’ancien coureur québécois François Parisien qui est aussi analyste à RDS, a accepté de nous livrer ses impressions à chaud, à l’issue de chaque étape.
Le Tour de France vu par un Parisien… – Étape 7
Par Guy Bertrand
Montréal – Les coureurs ont célébré le 13e vendredi 13 de l’histoire du Tour de France, en se tenant bien à l’écart de tout scénario à sensations.
Thomas Degand (Wanty) sort du peloton en solitaire au kilomètre 3, repris 13 bornes plus loin.
Trois kilomètres plus loin, 10 autres repartent à l’aventure. L’escapade d’Edward Theuns (Sunweb), Simon Gerrans (BMC), Yves Lampaert (Quick Step), Lukas Pöstelberger (Bora), Julien Vermote (Dimension Data), Arthur Vichot (Groupama-FDJ), Thomas De Gendt (Lotto-Soudal), Michael Gogl (Trek) de même que Tony Gallopin et Oliver Naesen (AG2R) ne durera pas dix kilomètres.
Un nouveau coureur de Wanty-Gobert, Yoann Offredo, tente sa chance au kilomètre 33 et lui persistera jusqu’au 141e kilomètre.
Enfin, Laurent Pichon (Fortuneo) ira montrer ses commanditaires pendant 47 kilomètres.
Rien de bien excitant jusqu’au sprint final où le Néerlandais Dylan Groenewegen (Lotto-Jumbo) se rappelle au souvenir de tout le monde en allant coiffer Fernando Gaviria (Quick Step) et Peter Sagan (Bora) au fil d’arrivée. C’était une deuxième victoire d’étape pour lui sur la Grande Boucle. Il avait aussi triomphé sur les Champs-Élysées à la conclusion de l’édition 2017.
Guy Bertrand : François, parle-nous d’abord du gagnant d’aujourd’hui.
François Parisien : Groenewegen s’est élevé au rang des grands sprinteurs au cours des dernières années. Il a un peu de difficulté sur les bosses mais il peut s’exprimer sur un petit faux-plat montant, comme c’était le cas aujourd’hui. Pour cette étape, on a eu un sprint de placement. Il y avait un virage à droite à la fin, il fallait donc se placer à gauche pour avoir un maximum d’espace. Gaviria et Sagan étaient à droite alors que Groenewegen avait choisi le bon côté. Alors, quand il a démarré, personne n’a pu rivaliser avec son sprint.
G.B : Ton analyse de cette étape…
F.P : Aujourd’hui, il ne s’est rien passé, sauf dans les cinq derniers kilomètres. Il fallait s’y attendre parce que les deux étapes précédentes ont été vraiment dures, mais de là à ne pratiquement rien faire… Les 30 derniers kilomètres, après que le peloton eut rejoint Pichon, il ne s’est plus rien passé. C’est un peu dommage, c’est toujours le peloton qui fait la course, mais honnêtement, j’ai fait beaucoup de courses sur des parcours entièrement plats en Belgique ou dans le nord de la France, et les coureurs attaquaient. Alors, ça existe des courses au plat qui se finissent à la pédale, mais au Tour de France, tout est tellement orchestré, on veut tellement économiser de l’énergie que des scénarios comme aujourd’hui sont possibles.
G.B : C’est une victoire importante pour Lotto-Jumbo.
F.P : Dans le début de l’étape, on a eu une échappée royale, avec toutes les grosses formations, sauf eux et la Katusha. Lotto-Jumbo a donc eu à travailler pour boucher le trou immédiatement. Ils ont travaillé fort au début et ils ont été récompensés à la fin.
G.B : Demain, on aura une étape de 181 kilomètres qui amènera les coureurs de Dreux à Amiens (08 h, RDS Info). Ta prédiction ?
F.P : Encore une fois, une finale au sprint en espérant que ce soit moins plate qu’aujourd’hui. Il faut dire que la fin de l’étape sera extrêmement compliquée avec beaucoup de virages sur les six derniers kilomètres, dont un à 600 mètres de l’arrivée. 100% Gaviria demain.
François Parisien est analyste du Tour de France à RDS. Coureur retraité depuis bientôt cinq ans, François a connu une belle carrière qui l’a notamment vu remporter le Championnat canadien sur route en 2005 et une étape du Tour de Catalogne, en 2013. Il est le premier cycliste québécois à avoir remporté une épreuve du UCI World Tour.
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